Le Front Populaire, Enjeux nationaux et répercussions boulonnaises

Par

Jean-Pierre Dournel

Professeur Honoraire au Lycée Mariette

Le Vendredi 18 novembre 2016

 A 18 heures

 Salle Cassar, Bibliothèque des Annonciades

Place de la Résistance

Boulogne-sur-mer

Entrée libre

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Il y a 80 ans le Front Populaire, victorieux lors des élections législatives des 6 avril et 3 mai 1936, débouchait sur la formation d’un gouvernement de gauche, présidé pour la première fois sous la IIIe République par un Socialiste, et soutenu par le Parti communiste.
Ni alternance politique ordinaire, ni Révolution, le Front Populaire fut d’abord une coalition électorale entre trois partis qui avaient jusque-là entre eux de profondes divergences, mais qui ont su momentanément les dépasser dans un contexte national marqué par la crise économique des années 30, la menace fasciste et la montée des périls au plan international. Ce fut aussi un mouvement social sans précédent qui fut vécu comme une fête par ses acteurs, suscita des espoirs au sein de ce qu’on appelait alors la classe  ouvrière… et parfois bien des frayeurs dans d’autres couches de la société, bien qu’il fût un mouvement pacifique.

Mais si le Front populaire a été un moment historique de courte durée, il a débouché sur des acquis sociaux dont certains font aujourd’hui l’unanimité (les congés payés), tandis que d’autres restent controversés (les 40 heures) : « une embellie dans des vies difficiles et obscures », selon l’heureuse expression de Léon Blum. Au-delà, il reste une mémoire encore vive au sein du « peuple de gauche », mêlant fierté, nostalgie et regrets. Le Front Populaire aura aussi été une expérience politique originale portant au pouvoir des hommes qui, sur le plan idéologique, condamnaient le système économique et social en vigueur mais acceptaient d’agir à l’intérieur de celui-ci, au mieux des intérêts du monde du travail. Peut-on dire, avec le recul, qu’il fut l’acte de naissance de la « gauche de gouvernement » ?

A Boulogne, le Front Populaire a été vécu avec la même intensité qu’au plan national, bien qu’il n’ait pas débouché sur l’élection d’un député de gauche. Comme dans le reste du pays, les  grèves ont été nombreuses, notamment sur le port. Elles se sont prolongées durant l’été, et certaines jusqu’à la fin de l’année 1936, exprimant une vigilance ouvrière face à un patronat soupçonné de mauvaise volonté quant à l’application des accords Matignon.
C’est à l’intersection entre événements nationaux et péripéties locales que se situe la conférence de Jean-Pierre Dournel.